« QUADRUM était l'organe d'amateur d'art raisonnablement aventureux et des représentants institutionnels de ce qu'Arthur Danto baptisa, dans un article de 1963, le "monde de l'art". Dans les premières années surtout, l'art abstrait est le cheval de bataille du périodique, et par là nous devons comprendre l'art non figuratif. Au-début on y chante surtout les louanges de l'abstraction lyrique, même si certains protagonistes de la première heure, comme Pierre Janlet, sont plus attirés par sa variante géométrique. C'est l'époque d'une lutte d'influence exacerbée entre Paris et New York qui rivalisent pour donner le ton, quoique le succès international de l'expressionnisme abstrait et, plus tard, du pop art et du minimalisme, ait permis à New York de s'imposer comme centre de l'art contemporain dés les débuts de QUADRUM. Les rédacreurs du magazine voudraient voir refleurir l'avant-garde artistique de l'entre-deux-guerres, plongée dans l'oubli lors des hostilités et des années de climt politique défavorable qui les avaient précédées. C'est dans ce contexte qu'il faut interpréter au moins la phase initiale du magazine." (Frederik Leen)

« En mai 1956, une nouvelle revue d'art moderne quadrilingue voit le jour, diffusée simultanément en Belgique, en Allemagne, en France, en Grande-Bretagne, en Italie et aux Etats-Unis. Initiative du brillant éditeur belge Ernst Goldschmidt, de Pierre Janlet et de Robert Giron, QUADRUM couvre l'actualité artistique internationale durant dix années, à raison de deux numéros par an, et obtient la collaboration des professeurs et experts des plus grands musées et universités d'Europe et des Etats-Unis.
Le premier numéro paraît en 1956 et pour beaucoup le souvenir de la seconde Guerre mondiale est encore très vivace. L'Europe a passé la décennie précédente à se reconstruire, elle doit redécouvrir Dada, le surréalisme, l'abstrait, ainsi que l'art né aux Etats-Unis qui n'ont pas subi la guerre. A l'heure de la grande manifestation 50 ans d'art moderne présentée dans le cadre de l'exposition universelle de 1958, dans un climat de redécouverte des avant-gardes plongées dans l'oublie par les régimes fascistes, QUADRUM contribue à faire de Bruxelles un carrefour de la création mondiale de l'après guerre. »

(Extrait de textes publiés à l'occasion de l'exposition consacrée à la revue QUADRUM, réalisée par les Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, présentée à Bruxelles de novembre 2007 à avril 2008).

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