Paris, Centre Georges Pompidou, avril 1989 (édition originale), reliure pleine toile sous jaquette illustrée, 272 pp., (36,5 x 28,8 cm).
Exposition du 18 mai au 14 août 1989.
Le projet « Magiciens de la Terre » a été élaboré par Jean-Hubert Martin avec l'assistance d'un comité de conception composé de Jan Debbaut, Mark Francis et Jean-Louis Maubant et d'un comité de recherches composé d'Aline Luque, André Magnin et Jacques Soulillou.
Textes de Pierre Gaudibert, Bernard Marcadé, Thomas McEvilley, Homi Bhabha, etc.
Reproductions et illustrations couleur et noir et blanc autour des oeuvres des 100 artistes exposés.
"Au Centre Pompidou et à la Grande halle de la Villette, du 18 mai au 14 août 1989, « Magiciens de la Terre » surprit tout à la fois les publics et les milieux de la critique, des musées et du marché. Dans un monde de l'art contemporain alors exclusivement limité au périmètre des frontières de l'Europe et de l'Amérique du Nord, Jean-Hubert Martin, son commissaire, avait invité des artistes de tous les continents, repérés un à un lors de longues missions de terrain accomplies durant des années à la recherche de pratiques enracinées dans des cultures ancestrales, résistantes au post-colonialisme, en lutte contre les totalitarismes et, surtout, curieuses de l'ouverture planétaire émergente. Ils y rencontrèrent d'autres curieux : quelques artistes occidentaux, pourtant parfaitement intégrés dans les réseaux dominants, mais habités par la nécessité du dialogue interculturel. Ces derniers produisirent des oe?uvres qui allaient résonner avec l'énergie singulière et le choc inédit que déclencheraient celles de ces « nouveaux artistes » jusqu'alors « invisibles ».
Initiative pionnière, « Magiciens de la Terre » fut bientôt perçue comme inaugurale. Aux prémices d'une mondialisation qui ne disait alors pas encore son nom, « Magiciens de la Terre » déclencha des polémiques qui durent et qui prospèrent, suscita des vocations et des déceptions, produisit d'autres événements fondateurs et des imitations, influa sur nombre d'expositions à venir : ce fut donc l'un de ces « moments-seuils » qui marqua le changement dans l'histoire."
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