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[COLLECTIF].
BOKUZIN (BOKUJIN) N°35.
Tokyo, Groupe Bokujinkai, 1955. |
[COLLECTIF].
BOKUZIN (BOKUJIN) N°34.
Tokyo, Groupe Bokujinkai, 1955. |
[COLLECTIF].
BOKUZIN (BOKUJIN) N°32.
Tokyo, Groupe Bokujinkai, 1955. |
[COLLECTIF].
BOKUZIN (BOKUJIN) N°31.
Tokyo, Groupe Bokujinkai, 1955. |
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[COLLECTIF].
BOKUZIN (BOKUJIN) N°30.
Tokyo, Groupe Bokujinkai, 1954. |
[COLLECTIF].
BOKUJIN N°29.
Tokyo, Groupe Bokujinkai, 1954. |
[COLLECTIF].
BOKUJIN N°25.
Tokyo, Groupe Bokujinkai, 1954. |
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Fondé en 1952 par les calligraphes japonais Shiryu MORITA, Yuichi INOUE, Sogen EGUCHI, Yoshimichi SEKIYA et Bokushi NAKAMURA, le BOKUJINKAI, également connu sous le nom de « Le peuple de l'encre », est un collectif de calligraphie, un groupe de recherche et une société d'exposition. Bien que toujours actif aujourd'hui, il est surtout reconnu pour ses contributions à la calligraphie d'avant-garde et moderne dans les années 1950, tant au Japon qu'à l'international.
L'établissement du BOKUJINKAI intervient dans un contexte post-Seconde Guerre mondiale où la calligraphie japonaise était perçue comme dépassée et stagnante. La formation du groupe est marquée par une rupture avec l'establishment de la calligraphie traditionnelle et avec un autre groupe avant-gardiste, le Keiseikai. Les membres fondateurs du BOKUJINKAI estimaient que le Keiseikai était trop focalisé sur les conflits internes et les hiérarchies traditionnelles, entravant ainsi le développement international de la calligraphie japonaise.
Le manifeste de BOKUJINKAI a été publié dans le numéro inaugural de leur revue BOKUJIN en avril 1952. Il critique la calligraphie contemporaine comme étant appauvrie et isolée de l'art moderne et appelle à une ouverture de la calligraphie aux influences et aux artistes extérieurs, dans le but de revitaliser cet art comme une forme d'expression contemporaine.
Les premières années du BOKUJINKAI sont caractérisées par des œuvres expérimentales et des efforts visant à repousser les limites de la calligraphie. Au Japon, le groupe collabore avec des artistes modernes pour innover dans la pratique de la calligraphie et élargir son domaine.
En somme, le BOKUJINKAI incarne un mouvement visant à moderniser la calligraphie japonaise, à la libérer des contraintes traditionnelles et à l'ouvrir aux influences internationales, contribuant ainsi à son développement comme art contemporain.
Cependant, au fil du temps, le groupe s'est recentré sur sa propre pratique calligraphique et ses activités internes, en se retirant progressivement de ses activités internationales. Aujourd'hui, le BOKUJINKAI se concentre principalement sur la préservation du style avant-gardiste qu'il a contribué à créer.
Il est à noter à la même période la présence d'une autre revue d'art, BOKUBI qui s'élanca sur la scène artistique en juin 1951. Cette revue a été inaugurée par MORITA avant la formation du BOKUJINKAI. BOKUBI avait pour objectif principal de promouvoir la calligraphie avant-gardiste et de servir de plateforme pour établir des contacts avec des artistes et des cercles artistiques internationaux. Elle était destinée à un public plus large, y compris les non-Japonais, avec des traductions multilingues, principalement en anglais et en français, pour aider à la diffusion de la calligraphie avant-gardiste.
Établie en 1952, BOKUJIN était spécifiquement la revue dédiée du BOKUJINKAI. Contrairement à BOKUBI, BOKUJIN était principalement destinée à un public interne composé de membres du groupe et de ses partisans. Elle servait de plateforme pour partager des informations sur les activités du groupe, les recherches en calligraphie et d'autres sujets liés à leurs intérêts communs.
En raison de son objectif international, BOKUBI comprenait une variété de matériel, y compris des critiques d'expositions, des articles de recherche, des analyses visuelles et des débats et discussions. Elle présentait également des artistes et du contenu international pour favoriser l'ouverture de la calligraphie japonaise à des influences et à un public étrangers.
En revanche, BOKUJIN se concentrait davantage sur les activités internes du BOKUJINKAI, telles que les expositions du groupe, les recherches en calligraphie et les discussions entre membres. Elle offrait un espace pour les membres du groupe et ses partisans pour partager des idées, des œuvres et des expériences en relation avec la calligraphie et les activités du groupe.
Bien que les deux revues aient été liées au BOKUJINKAI et aient contribué à promouvoir la calligraphie avant-gardiste, elles différaient dans leur objectif, leur public cible et leur contenu éditorial, avec BOKUBI axée sur une audience internationale et BOKUJIN plus axée sur les membres internes du groupe. |