St. Julien-Molin-Molette, Jean-Pierre Huguet éditeur, 2009, reliure cartonnée illustrée, 200 pp., (28,4 x 22,2 cm).
Nombreuse reproductions en couleur plus quelques illustrations photographiques.
Avant-propos par Stéphane Guégan.
Entretien par Gisèle Jacquemet.
« Vous dites que vous êtes venu à l'abstraction par choix. La formule est plaisante et féroce quand on sait que plusieurs peintres y sont venus par contrainte, au terme d'une crise d'inspiration ou tout simplement par incapacité dans la maîtrise des formes. Vous étiez au mieux avec la nature et elle vous le rendait bien. Sans vouloir jouer à reconnaître des éléments de celle-ci dans vos formes les plus abstraites, on pourrait, au terme de la méditation à laquelle vous nous invitez, retrouver le monde entier dans l'universalité de vos compositions où j'éprouve la même tendresse que je ressentais devant votre palette... Je penserais volontiers que cette douceur des couleurs, vous en usiez de même dans les oeuvres figuratives. Mais cette harmonie silencieuse, ces rapports heureux, quoique parfois tendus par des liens très forts, se perçoivent aussi dans le discours muet que nouent les plans les uns avec les autres. Parfois la nature se reconnaît dans vos assemblages et vos couleurs. Et elle revient sans conflit occuper une place que personne ne songe à lui disputer, et surtout pas vous qui aviez précisément décanté si bien les images d'un monde éphémère et semé de contradictions souvent irritantes pour les rendre à l'universel, apaiser les conflits locaux et entériner les libertés que la nature prend avec vous pour la raison qu'elle se retrouve dans ce qu'elle a d'essentiel, dans ces grands plans, dans ces synthèses, dans ces dialogues de formes où le monde se reconnaît comme il reconnaît ses pôles, ses plans constructeurs, ses lignes de force et tout cela qui permet de penser la peinture et le paysage. » Georges Schmits, extrait d'une lettre à Roger Dérieux du 12 novembre 2004. |